Soyons honnêtes, je ne vais presque jamais chez le boucher quand je suis à Paris. Mais quand je suis dans le nord de la France, près de la mer, c'est une toute autre histoire. J'adore faire le tour des petits commerçants du coin. Il y a un truc vraiment spécial dans l'ambiance du marché à discuter avec les producteurs, découvrir de nouveaux produits, parler de la production locale, des légumes de saison, et tout ça. Après avoir fait le tour du marché, je termine toujours par un passage chez le boucher ou le poissonnier, selon mon humeur du jour.
Ce matin là, j'avais une amie qui venait me rendre visite. Elle adore le poulet rôti et le gratin dauphinois. Je suis arrivé chez le boucher v. 10 h, le magasin était vide. Eh oui, en semaine, c'est trop tôt pour les parisiens.
Ils arrivent plus tôt le vendredi soir pour passer le week end. Patrick, le boucher, est un sacré personnage. Toujours une blague à la bouche, il respire la joie de vivre. Il a repris la boucherie familiale avec sa sœur et ça se voit qu'il fait ce métier depuis qu'il est tout petit. Ses produits sont de super qualité et il fait même traiteur.
Dès que je rentre, Patrick me lance avec son sourire Salut, jeune homme, qu'est ce qu'il te faut aujourd'hui ? Je regarde autour de moi, mais cette fois, pas de poulet qui rôtit à l'extérieur, comme d'habitude. Je lui demande dis moi, Patrick, tu fais toujours des poulets rôtis ? Il me répond avec un clin d'œ pour un beau gosse comme toi, je peux toujours faire une exception. Puis il demande à un de ses collègues de mettre un poulet à rôtir pour moi.
Il alors, tu veux quoi avec ça ? Je réponds le gratin dauphinois me fait de l'œil. Il me propose alors de payer tout de suite et de laisser mon nom pour éviter de faire la queue en revenant chercher mon poulet. J'accepte, évidemment. Il emballe le gratin, note mon nom et me dit de régler avec sa jeune vendeuse.
Et là, il désigne un homme chauve d'une quarantaine d'années. Un vrai farceur, ce Patrick. Juste avant de partir, il me lance avec son humour habituel à plus dans le bus. Je paie, je pars, et en revenant plus tard, je remarque que Patrick fait les mêmes blagues à tous les clients. Je me dis que ça ne doit pas être facile pour ses collègues de supporter ses blagues à longueur de journée et surtout, d'entendre les mêmes à chaque fois.
Franchement, niveau blagues, je lui donne un petit deux sur 10. Mais pour son poulet, un bon 10. 10, c'était.