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Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, on ne va pas parler d'économie, on ne va pas parler de politique, mais je voulais vous parler d'une femme. Cette femme représente l'élégance française et je pense bien sûr à Coco Chanel. Je ne sais pas si vous connaissez déjà la vie de Coco Chanel. Personnellement, je ne connaissais pas. Sa vie avant de préparer ce podcast. Si sa force de caractère et son succès sont si admirables, ils font difficilement oublier ses manigances durant l'occupation de Paris par l'armée nazie et son comportement, parfois tyrannique, envers ses couturières. Alors, préparez-vous. Aujourd'hui, j'ai décidé de vous plonger dans l'univers de de Coco Chanel. Gabrielle Chasnel est née à Saumur, le 19 août 1883, et a grandi en Auvergne. Elle est la deuxième d'une fratrie de sept enfants. Son père, Henri Albert Chasnel, est marchant sur les foies. Et sa mère, Eugénie Jeanne Devolle, est couturière. La petite Gabrielle est solitaire et aime se réfugier dans la rêverie. Elle porte une grande affection à son père, un homme infidèle, alcoolique, qui ne prête guère attention à ses enfants. Toutefois, Gabrielle est sa fille préférée. Il l'appelle son petit Coco. Gabrielle n'a que 12 ans lorsque sa mère meurt à 32 ans.
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Après la mort de leur mère, les enfants se retrouvent abandonnés par leur père. Gabrielle est accueillie durant un an chez des cousins qui, en réalité, se servent d'elle comme bonne à tout faire. Elle est ensuite placée avec ses sœurs à l'orphelinat d'Aubasine, en Corrèze, où elle restera six ans. À 18 ans, elle s'installe à Moulins, chez une tante. Elle apprend le métier de couseuse à l'Institut Notre-Dame, puis travaille dans un atelier de couture. Tout au long de ces années sombres, Gabrielle est portée par un désir farouche d'échapper à une vie de misère. D'ailleurs, Gabrielle a peu parlé de son enfance. Sans doute par pudeur, a évoqué des souvenirs marqués par l'abandon et la misère. À l'orphelinat, plus solitaire que jamais, elle s'invente des histoires. De cette époque qui daterait sa tendance à la mythomanie, un trouble caractérisé par le besoin de s'inventer une vie autre que la sienne. Elle a ainsi toujours affirmé que son père avait fait fortune en Amérique, mais Gabrielle ne sera pas cousette toute sa vie. Elle quitte l'atelier pour chanter dans un café concert de Moulins, fréquenté par les militaires. Dorénavant, la jeune fille se fait appeler "Coco". Avec sa fine silhouette, ses longs cheveux et son regard sombre, elle est très courtisée.
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Elle séduit le riche Étienne de Balsan, officier et éleveur de chevaux, qui lui enseigne les codes de la haute société. À ses côtés, elle fait ses premiers pas dans le monde et observe les tenues des hommes dont elle s'inspire pour faire ses propres vêtements. Sa mode est d'abord pour elle-même qu'elle l'a crée. Pour vous donner un peu de contexte, il faut se rappeler qu'au début du XXᵉ siècle, les boutiques de prêt-à-porter n'existent pas encore. On fait faire ses vêtements sur mesure. Aller chez la couturière est une activité sociale. On y passe beaucoup de temps. On y rencontre d'autres clientes. On discute. Les tenues que portent alors les femmes sont très loin de celles que va proposer Coco, inspirées des habits masculins qu'elle voit aux champs de courses, sur les terrains de golf ou de tennis et les yachts. De plus, Coco Chanel a évolué pendant "la Belle Époque". C'est le nom donné à la période qui couvre la fin du XIXᵉ siècle, jusqu'à qu'à la veille de la Première Guerre mondiale. Cette expression, à la fois joyeuse et nostalgique, témoigne de l'enthousiasme qui règne durant ces années en France. On a confiance dans la science et le progrès.
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Les campagnes sont moins isolées grâce à l'essor du chemin de fait. Paris connaît une activité artistique foisonnante. Tout cela semble promettre des jours heureux. C'est dans ces années d'insouciance que Coco se fait connaître et que sa carrière débute. En 1909, Coco tombe follement amoureuse d'un homme d'affaires fortuné, propriétaire d'une écurie de polo. Cet homme, c'est un Anglais. Arthur Capel, surnommé "Boy". Il lui avance l'argent pour ouvrir sa première boutique, "Chanel Modes", au 21 de la rue Cambon, à Paris. Elle y propose des petits chapeaux assez simples qui se portent bas sur le front. Le succès est immédiat. À la même époque, on voit Coco sur les champs de courses, habillée de ses créations, des tenues sobres à l'allure décontractée et sportive qu'elle va bientôt proposer à ses clients. Elle a inventé un style. Elle a inventé un style. Bientôt, elle ouvre une autre boutique à Deauville, puis une autre à Biarritz. Le 28 juillet 1914 éclate la Première Guerre mondiale. Malgré ce bouleversement, les femmes de la riche société continuent de fréquenter les boutiques Chanel qui ne désemplissent pas. Coco trouve des solutions pour faire face à la pénurie de main d'œuvre et de tissus.
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Elles se procurent des pièces de jersey, utilisées à l'époque pour les sous-vêtements d'hommes. Les clientes de Coco, qui, pour certaines, s'occupent des affaires en l'absence de leur mari, partis au front, délaissent les robes difficiles à enfiler et à porter. Elles adorent les tenues fluides de Coco, dans lesquelles elles se sentent pleinement libres de leurs mouvements. Vive, pleine de charme, décalée, la jeune Coco séduit. Elle vit sa passion avec Arthur Capel, qui se marie avec une autre sans que cela ne mette fin à leur relation. Mais en 1919, Arthur meurt dans un accident de la route. Coco a beaucoup de mal à s'en remettre. Et Boy resta son plus grand amour. Elle voit une haine pour les voitures jusqu'à la fin de ses jours. Après ce drame, elle a des liaisons avec plusieurs célébrités. Le grand duc Dimitri de Russie, le duc de Westminster, réputé l'homme le plus riche d'Angleterre, le poète français Pierre Reverdy. Libre, indépendante, elle aime vivre entourée de ses amis artistes. Elle ne se maria jamais, d'où son surnom de "mademoiselle", et n'eut jamais d'enfant. En 1921, Coco ouvre au numéro 31 de la rue Cambon, à quelques mètres de sa toute première adresse.
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Une nouvelle boutique et installe ses bureaux et ateliers au numéro 23, à 27. La même année, elle travaille avec le parfumeur Ernest Beaux, dont les créations se distinguent des fades senteurs de fleurs, alors en vogue et que déteste Coco. Elle veut ses propres parfums. Beaux lui présente des essais numérotés de 1 à 24. Coco s'arrête sur le 5. Le célébrissime numéro 5 est né. Il lui assurera la fortune. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Coco est à la tête d'un empire. 1939, c'est le début de la Seconde Guerre mondiale et bientôt, Paris est occupé par les Allemands. À la surprise générale, Coco ferme sa maison de couture. Elle licencie 2 500 personnes, mais conserve sa boutique de la rue Cambon, où elle continue de vendre ses parfums. Lorsque le luxueux hôtel du Ritz, où elle est installée depuis 1937 et réquisitionnée en 1940 par l'armée allemande, elle décide d'y rester. Elle côtoie les officiers nazis et tombe amoureuse d'un Allemand, le baron Hans Günter von Dincklage, un cadre des services secrets de l'armée. Sous l'occupation allemande, Le gouvernement français, dirigé par Philippe Pétain, collabore avec les nazis. Il organise notamment la spoliation des Juifs, la confiscation de leurs biens.
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Coco tente d'en profiter pour s'attribuer la propriété de son parfum numéro 5, qui appartient au Wertheimer, une famille juive qui s'est réfugiée aux États-Unis pour échapper aux persécutions. Mais elle ignore qu'avant leur départ, les Wertheimer ont cédé la société à un de leurs amis pour précisément la protéger des spoliations. La requête de Coco reste donc veine. Elle est ivre de rage. Son amant, Von Dincklage, lui propose alors un marché. Devenir espionne pour les nazis. En échange, il l'aidera à récupérer son parfum. Recrutée en 1940 pour l'opération ModelHut (chapeau de couture en allemand) elle participe à un projet de paix séparé entre l'Allemagne et le Royaume-Uni, mais elle est dénoncée. C'est un fiasco. Après la libération de Paris, le 29 août 1944 et le départ de l'armée allemande, Coco Chanel est arrêté dans sa suite d'urine, soupçonnée d'avoir collaboré avec les nazis. Elle est rapidement libérée, peut-être grâce à l'intervention du Premier ministre britannique, Winston Churchill, qu'elle compte parmi ses relations. En septembre 1944, Coco s'exile en Suisse où elle retrouve son amant. Elle s'installe au bord du lac Léman où elle peut de nouveau séjourner dans les hôtels luxueux. Sa richesse est acquise grâce à la vente de ses parfums dont elle finit par récupérer les droits.
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Elle mène une vie mondaine et prépare son retour en France. Il est temps, car pendant ce temps, à Paris, un nouveau couturier s'impose. Christian Dior, dont les collections mettent en valeur des des tailles fines. Une régression aux yeux de Coco. De retour à Paris, Coco rouvre sa maison de couture, restée fermée pendant presque 15 ans. Elle se remet au travail avec acharnement et impose une de ses plus grandes créations, devenue l'emblème de sa marque: le tailleur en tweed, avec ses poches plaquées et ses quatre boutons comme quatre bijoux. Elle lance aussi la mode des chaussures bicolores, noires et blanches, et crée le sac matelassé à chêne, doré. Et crée le sac matelassé à chêne doré, le 2-55, ainsi nommé parce qu'il a été lancé en février 1955. Mais la société change. En mai 1968, les étudiants descendent dans la rue et les ouvriers occupent les usines pour réclamer plus de droits, d'égalité et de liberté. La mode est aux cheveux longs, aux jeans, aux mini-jupes qui laissent voir les genoux que Coco trouve affreux. Tout cela heurte la vieille mademoiselle qui devient de plus en plus aigri et se mûre dans le travail. Autoritaire, acariâtre, elle passe ses nerfs sur son personnel et ses mannequins.
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Il lui est arrivé de couper une robe pour humilier la première couturière qui l'avait trop bien réussi, raconte une de ses collaboratrices. Coco finit sa vie désespérément seule, comme la petite fille qu'elle a été. Le dimanche 10 janvier 1971, dans sa suite du ritz, Coco sent une douleur dans la poitrine. Elle sait alors que la mort est là. Elle demande à sa gouvernante de l'aider à s'habiller, se coiffer et se maquiller. Elle veut être impeccable. La veille, elle travaillait encore à sa nouvelle collection. Selon ses souhaits, Coco Chanel est enterrée en Suisse, à Lausanne, au cimetière du Bois-de-Vaux. C'est elle-même qui a dessiné sa tombe. Sa pierre tombale est ornée de cinq lions. Cinq pour son chiffre porte bonheur et des lions, car c'est son animal fétiche, qui est aussi son signe astrologique. Elle a légué sa fortune à la fondation COGA, CO pour Coco et GA pour Gabrielle, qui œuvre notamment pour soutenir les jeunes artistes, le soutien aux malades et l'égalité entre les hommes et les femmes. Voilà, c'est déjà la fin de cet épisode. J'espère que vous avez aimé, que vous avez appris beaucoup de choses sur la vie de Coco Chanel ou sur la vie de Gabrielle.
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