Comment Duolingo rend l'apprentissage du français addictif.
Hier, j’ai discuté avec une étudiante qui passe 30 minutes par jour sur Duolingo.
30 minutes… Tous les jours !
Elle adore ça.
Je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander d’où lui venait cet amour pour Duolingo.
Elle m’a raconté qu’au début, elle avait du mal à rester motivée.
Tous les ans, elle venait en France l’été pour profiter des belles plages du Sud.
Mais c’était toujours une source de frustration pour elle.
Elle n’arrivait pas à communiquer avec les Français.
Et pourtant, elle apprenait le français depuis pas mal de temps.
Elle avait essayé plusieurs applications, sans succès.
C’est là qu’elle a découvert Duolingo.
Et elle a tout de suite accroché.
Comme 70 millions d'autres utilisateurs.
C‘est fou quand on y pense. Mais comment font-ils pour avoir autant de succès ?
L'Approche Révolutionnaire de Duolingo
Ce qui distingue Duolingo, c'est qu'ils utilisent les mêmes techniques psychologiques que
celles des réseaux sociaux pour vous donner envie d'apprendre.
L’application fonctionne sur un modèle freemium.
C'est gratuit, mais il y a des publicités.
Cela signifie que vous pouvez apprendre autant que vous voulez sans jamais avoir à payer.
Mais si vous ne payez pas, vous allez peut-être voir une ou deux publicités de temps en
temps.
Et si vous ne voulez pas de pubs, vous devez payer.
Duolingo a aussi un système de notifications très astucieux.
Si vous n'ouvrez pas l'application et ne pratiquez pas chaque jour, ils vont continuer à vous le
rappeler jusqu'à ce que vous commenciez votre leçon.
Le Pouvoir du “Streak”
TikTok et Instagram font partie des drogues les plus addictives que l'humanité ait jamais
créées.
Ces applications vont tout faire pour attirer votre attention. Et la monétiser par la suite.
Et Duolingo fait la même chose.
Par exemple, il y a le fameux "streak" : c'est un compteur qui mesure le nombre de jours où
vous avez utilisé l'application consécutivement.
Si on s’arrête, le compteur revient à zéro. Vous “perdez” tout.
Ça motive les utilisateurs à continuer à “apprendre” chaque jour.
Et ça fonctionne.
Selon Duolingo, plus de 3 millions d'utilisateurs actifs quotidiens dans le monde ont une série
de plus de 365 jours.
Ils ont même ce concept de “streak-freeze”.
Si vous manquez un jour de pratique, vous pouvez reprendre là où vous vous êtes arrêté.
Duolingo a réussi à transformer l’apprentissage d’une langue (une chose difficile et
intimidante) en quelque chose de ludique et accessible.
Au-delà de la Fluidité
Mon étudiante sait parfaitement que Duolingo ne va pas la rendre bilingue.
Et c’est OK pour elle.
Avec Duolingo, elle apprend et retient de nouveaux mots.
Elle s’amuse. Elle pratique son français régulièrement. Elle est motivée.
Je n’ai jamais utilisé Duolingo pour apprendre une langue étrangère.
Mais je pense sincèrement que c’est une excellente application pour commencer à apprendre
le français, surtout si l'on n'a pas assez de temps pour regarder une série sur Netflix, ou
prendre un cours particulier.
C'est simple, amusant et c’est accessible.
Mais. Parce qu’il y a un « mais ».
On sait tous qu'il est important de parler quand on apprend le français.
Duolingo, ça n’aide pas beaucoup pour ça.
Oui, vous pouvez commander un café à Paris, mais est-ce que vous pouvez parler avec un
barista un peu bavard ?
Et c'est pareil pour la grammaire.
Duolingo essaie de la rendre facile, mais des fois, on apprend des phrases sans vraiment les
comprendre.
Pour bien apprendre le français, il faut connaître sa culture et ses gens.
Le français, ce n’est pas juste des mots.
C’est aussi des expressions, des gestes, des personnes.
Les applications, ça donne les bases, mais le véritable apprentissage se produit lorsque vous
sortez de votre zone de confort et interagissez avec des Français.
C'est ça qui est génial.
Duolingo, c'est bien pour commencer.
Mais si on veut vraiment bien parler une langue, c'est juste le début.
Duolingo, c’est un excellent complément, tant que vous le considérez comme tel.
Et vous ? Racontez un peu votre expérience avec Duolingo ?
Dites-moi tout, je suis curieux.